Vendredi 18 mars – Ayr / Townsville – 140 km parcourus – nuit dans un campsite officieux
Nous décollons tôt pour Townsville avec une seule idée en tête : réparer le Mac. Cela peut paraître futile pour certains, mais nous n’envisageons pas de voyager sans ordi pour de nombreuses raisons. Arrivés à Townsville, nous allons au seul réparateur de la ville. Ils ne peuvent rien faire pour nous (80 ordis en attente de réparation) et nous enlèvent tout espoir de le faire réparer en Australie, car Townsville reçoit tous les Mac du Nord du Queensland. Robin décide alors d’échanger les deux disques durs. Nous achetons donc un tournevis et allons à la bibliothèque de la ville pour se poser. Nous avons un petit espoir, mais le wifi de la bibliothèque ne permet pas de finir l’installation, car le réseau n’est pas sécurisé. Une Française nous entend parler et nous invite à aller chez elle pour profiter de sa connexion. Nous passons presque 5h chez elle mais l’ordi ne fonctionne toujours pas. Nous avons perdu notre journée et décidons d’attendre l’Asie, dans six jours, pour résoudre ce problème d’ordinateur.
Nous nous baladons un peu dans la ville et croisons beaucoup d’Aborigènes. À vrai dire, depuis le début du voyage, nous n’en avons pas vu. La majorité des Aborigènes que nous croisons sont ivres et très marqués par l’alcool. Malheureusement, ce n’est pas le seul fléau : la drogue et les fast-foods font aussi des ravages sur la population aborigène. Leur espérance de vie est d’ailleurs de 15 ans inférieure à la moyenne du pays et leur taux de chômage dépasse les 50 %.
En fin de journée, nous montons à Castle Hill pour admirer la baie de Townsville et Magnetic Island, où nous allons demain. On aurait aimé quitter Townsville au plus vite, mais les bateaux sont pleins ! Nous reprenons la route pour sortir de la ville et aller sur le seul parking où les vans ont officiellement le droit de passer la nuit. Il y a une vingtaine de vans, le parking est déjà très plein. En rangeant notre haricot, on s’aperçoit que nous n’avons plus notre ballon Wilson. On se l’ait sûrement fait voler sur notre emplacement à Airlie Beach. Et en cherchant les affaires pour se doucher, on se rend compte que Robin a oublié le savon et shampoing dans la douche d’hier soir. Clap de fin pour la pire journée depuis le départ.
Samedi 19 mars – Townsville / Magnetic Island – 55 km parcourus – nuit dans un camping
Nous prenons le bateau à 7h10. La traversée en bateau est très sympa et les lumières sont belles. Arrivés sur l’île, nous commençons par l’Ouest et la plage de Picnic Bay, où se tient un triathlon (13 km de kayak, 25 de VTT et 12 de course à pied). Nous avons chaud rien qu’en les regardant. Nous continuons sur 5 km de piste. Malheureusement, les ruisseaux à traverser deviennent trop larges pour notre haricot et nous repartons donc vers l’Est. Nous nous arrêtons à Cockle Bay, une toute petite plage magnifique, bordée de cocotiers, entre mangrove et blocs de granite.
Nous roulons ensuite jusqu’à Alma Bay. Nous nous baignons un peu (c’est la fin de la saison des méduses mortelles et il y en a moins qu’aux Whitsundays), puis reprenons une piste pour aller voir trois plages. La piste est vraiment trop galère et nous devons faire un demi-tour un peu périlleux (on nous avait dit que la route ne passait pas en van, le pilote n’aurait pas dû insister). Après un beau point de vue sur Arthur Bay, nous continuons jusqu’au camping de Horseshoe Bay, installons le van, puis partons à pied rejoindre Radical Beach. La marche est laborieuse, beaucoup de moustiques et il fait chaud, mais ça vaut le coup. De retour au camping, nous slalomons entre les wallabies et les chauves-souris géantes. Nous dormons bercés par le bruit des wallabies qui sautillent autour de notre van.
Dimanche 20 mars – Magnetic Island / Tarzali – 373 km parcourus – nuit dans un camping
Réveil 6h, nous décollons rapidement du camping. Nous avons une heure pour trouver un rocky wallaby, une espèce qui vit dans les rochers, avant de reprendre le bateau pour Townsville. À Geoffrey Bay, nous tombons nez à nez avec l’animal (un de plus sur notre liste des animaux vus en Australie). Il nous observe à seulement deux mètres de nous, puis part se cacher dans les rochers.
Nous reprenons le ferry, puis la route vers le Nord. Nous faisons une pause à Pajoo Lookout, un point de vue sur l’île d’Hichinbrook, le plus grand parc insulaire d’Australie. C’est superbe, mais il fait très, très chaud et humide. Nous ne restons pas longtemps dehors, car le soleil nous brûle la peau et nos quelques pas ont été difficiles (Robin valide et promis, je n’exagère pas). Nous déjeunons face à la mer et aux nombreux panneaux « Attention aux crocodiles ». Il est littéralement écrit de :
- ne pas s’approcher de l’eau et ne pas entrer dans l’eau
- faire extrêmement attention lors de la mise à l’eau d’un bateau
- ne pas vider des poissons à proximité de l’eau
- ne pas camper proche de la plage
À part ça, la plage est magnifique.
En route, nous faisons une pause à Mission Beach, une grande et belle plage. Nous avons repéré un camping où il y a un lac avec, normalement, des ornithorynques (ou platypus en anglais – rappelez-vous, la quête de l’animal a commencé en Tasmanie). Nous roulons non-stop pour y arriver avant la fermeture, à 16h. Après avoir traversé de beaux paysages que nous n’avions pas encore vus, nous arrivons à 15h45 (just in time, comme d’hab). Nous nous installons et allons au lac, où nous voyons trois ornithorynques. C’est beaucoup plus petit que je ne l’imaginais, mais nous les voyons très bien. Nous partageons l’énorme camping (en réalité, c’est juste un champ avec des arbres) avec deux Françaises en working holidays. C’est notre dernière nuit dans notre haricot numéro 2. Ça sent la fin de l’Australie.
Lundi 21 mars – Tarzali / Cairns – 175 km parcourus – dernier jour de road trip
Nous passons une bonne nuit et, pour la première fois, nous n’avons pas trop chaud (nous sommes à 754 m d’altitude). Dès 6h, nous allons revoir les ornithorynques, puis prenons la route pour Cairns. Nous faisons une pause à une plantation de thé (qui est fermée), mais nous voyons un tree kangaroo, une sorte de possum géant, très craintif et discret. Nous petit-déjeunons au Lake Barrine, puis faisons une pause rapide au Lookout Heals, avec une magnifique vue sur la forêt tropicale. Les paysages changent de ce que nous avons vu jusqu’à présent.
Avant d’aller à Cairns, nous prenons la route en direction de Yarrabah (nous avons vu un peu par hasard que c’est une « Aboriginal Community », mais ne savons pas à quoi nous attendre). La route entre Yarrabah et Cairns est magnifique et il y a de très belles plages, cependant, ça monte fort (22 %) pour notre haricot qui chauffe. Vu la route, on comprend vite que les Aborigènes ont été mis à l’écart. Nous lirons après que la ville a été construite par un missionnaire anglican en 1893, afin de regrouper les Aborigènes de la région. C’est seulement depuis 2005 que les Aborigènes ont un réel droit d’autorité sur la gestion de Yarrabah. En arrivant sur la commune, des gros panneaux indiquent que « la possession d’alcool est limitée à : 30 canettes de 375 ml de bières légères ou moyennement fortes OU une bouteille de vin de 750 ml (hors vins fortifiés) par personne OU par véhicule. Tout autre alcool est interdit. » Je doute que ces restrictions drastiques permettent à la communauté de mieux vivre. Pour préserver notre van, nous ne descendons pas jusqu’à Yarrabah, que nous voyons depuis la colline.
Arrivés dans Cairns, nous nettoyons notre haricot sous une chaleur écrasante, puis allons le rendre. Nous passons l’aprem dans la ville et à la guesthouse. Cairns est plus touristique et plus sympa que Townsville, mais quelques heures suffisent à en faire le tour. Certaines rues sont même carrément flippantes, car les arbres sont infestés de chauves-souris géantes. Les arbres sont entourés de barrières pour ne pas s’en approcher pour préserver leur habitat. En plus de l’odeur, elles font beaucoup de bruit ! Soirée rapide et dernier dodo en Australie.
Mardi 22 mars – dernier jour en Australie
C’est bizarre de quitter un pays pour aller dans un autre et ne pas rentrer chez soi. Nous sommes un peu tristes de partir, mais contents d’aller en Asie. On se doute que le changement de pays va être difficile. Nous envoyons donc un mail à un bel hôtel de Vientiane pour réserver les deux premières nuits. Les commentaires clients sont excellents, mais une nuit dans cet hôtel équivaut à notre budget quotidien au Laos (ça commence fort).
Nous partons pour l’aéroport de Cairns avec un gros programme : Cairns/Sydney, Sydney/Bangkok et Bangkok/Vientiane (30h de voyage, dont 9h à attendre à l’aéroport de Bangkok). À l’enregistrement, on nous confirme que nos bagages vont jusqu’à Vientiane, par contre, nous ne pouvons pas avoir nos billets Bangkok/Vientiane et devons les récupérer à Bangkok. Ça ne me plaît pas trop, mais nous n’avons pas le choix. Nous prenons l’avion et survolons pendant quelques minutes la Barrière de Corail. C’est magnifique.
Arrivés à Sydney, nous allons au comptoir d’Emirates pour éclaircir cette histoire de billet d’avion. L’hôtesse d’Emirates nous dit : « Ok, mais je peux voir vos visas pour le Laos? » (Whaaaaaat ???). On lui explique que nous pouvons le faire en arrivant à l’aéroport de Vientiane. Madame sort donc son bouquin avec toutes les formalités et nous demande : une réservation d’hôtel au Laos, une preuve de sortie du Laos (billet d’avion ou résa d’hôtel dans un autre pays), des photos d’identité, des dollars américains et la preuve que nous avons assez d’argent sur nos comptes (rien que ça). On insiste pour avoir les billets en disant que nous avons tout (ce qui est presque vrai). Elle n’en démord pas et d’autres personnes du staff Emirates se mêlent à l’histoire. On commence à nous parler d’amende de 5000 dollars si nous embarquons sans visa. Ok, on a compris. Nous nous connectons au wifi de l’aéroport : capture d’écran de la réservation de l’hôtel à Vientiane (que l’on vient de recevoir), fausse réservation d’hôtel pour le Cambodge (nous prenons le moins cher sur hostelworld) et captures d’écran de nos comptes bancaires. On lui montre le tout, ainsi que nos photos d’identité et nos dollars. Madame est contente et nous donne nos billets. Nous sommes soulagés, mais nous le serons encore plus quand nous aurons nos visas (et vous vous doutez que nous les avons eus sans le moindre problème).
Nous embarquons pour Bangkok, 9h30 de vol. Ciao Australie 😘
6 Commentaires
Mme a pris l accent australien alors ? (Étant donné qu autant pratiquer!)
Vraiment ce périple en Australie a été magnifique et la liberté permise par la location des vans a dû être un grand PLUS.
Vous vous doutez que ce que j’aurais aimé voir le plus, ce sont tous ces animaux tellement originaux …. Merci pour le partage et gros bisous
ça donne envie de partir en Australie tout ça !
Ouahh !!! Nous aussi ca va nous manquer l’Australie !!!!!
Mais bon, on a hâte de lire l’Asie !!! Et surtout de savoir comme vous avez réparé le mac ! Quelle aventure !!! 🙂
Bisousssss
Je n’ai pas trouvé d’endroit pour poster un commentaire sous l’article « La Grande Barrière de Corail – Road trip n°2 #2 », mais c’est cool de voir des photos de vous deux : )
Coucou Flora. Effectivement, nous avons oublié d’activer les commentaires sur l’article sur la Grande Barrière de Corail. Nous étions un peu triste d’avoir 0 commentaires sur un de nos articles préférés. Merci de nous l’avoir fait remarquer!