Après 50 jours en Indonésie (4 août/22 septembre), voici notre bilan. Les débuts dans ce nouveau pays ont été difficiles. Nous n’avons pas accroché avec Yogyakarta, les deux jours de trains sur Java ont été long et la découverte des volcans fatigante et express. Nous avons enchaîné avec Bali qui est, comme je l’ai déjà répété, très touristique. On s’en doutait, mais pas à ce point. Ensuite, nous avons enchaîné par des endroits moins touristiques et par des paysages extraordinaires : le Rinjani, la tranquillité des îles Gili, les plages de Kuta Lombok et le parc de Komodo. Forcément, cela nous a réconciliés avec l’Indonésie (à défaut de respecter de notre budget…).
L’Indonésie, c’est 49 dodos, dont :
- 2 nuits en tente, les nuits les plus froides de notre voyage
- 4 nuits en bungalow
- 4 nuits en bateau
- 39 nuits en hôtel ou en guesthouse
L’Indonésie en vrac :
- 3 jours de balade à vélo
- 3 jours de trek au Rinjani, cumulant 3700 m de dénivelés positifs
- 4 vols intérieurs, dont le vol Bali/Flores, un des plus beaux vols que nous ayons faits
- 5 volcans admirés et / ou escaladés
- 6 journées en scooter
- 10 jours de snorkeling et/ou de plongées ; big up aux tortues des Gili et aux raies mantas de Komodo
- 80 Nasi goreng (riz frit) chacun, dont certains au petit-déjeuner
Nos + en Indonésie :
– La diversité de chaque île. Nous avons visité les îles de Java, de Bali, de Lombok, des Gili, une petite dizaine de l’archipel de Komodo et mis les pieds sur l’île de Flores pendant deux jours. À chaque changement d’île, c’est un nouveau dépaysement. Les paysages et les cultures sont très différents, la religion aussi.
Il y a beaucoup de grandes villes sur Java et du monde de partout, même lorsque le train traverse les campagnes ! L’Indonésie est le 4e pays le plus peuplé au monde (258 millions d’habitants), avec une forte concentration sur l’île de Java, la plus peuplée au monde. À Bali, la religion change, la majorité de la population est hindoue, alors que l’Indonésie est le premier pays musulman. Par ailleurs, Bali est très peuplé et très touristique. En allant à Lombok, nous avons retrouvé le calme, l’île est loin d’être submergée par le tourisme. Cela arrivera peut-être, car les plages sont magnifiques. Les îles Gili, très touristiques, ont conservé leur tranquillité car les véhicules à moteur y sont interdits. Les plages sont moins paradisiaques qu’à Lombok, mais les poissons multicolores et les nombreuses tortues ont fait la renommée de ces îles minuscules. Enfin, l’archipel de Komodo est beaucoup moins peuplé, les paysages sont grandioses et les fonds marins magiques. Bref, il y en a pour tous les goûts !
– Les volcans. À Java, nous avons découvert le Bromo et le Kawah Ijen (de nuit et de jour). À Bali, nous avons admiré le Mont Batur et le Mont Agung. Sur Lombok, nous avons fait trois jours de trek sur le volcan Rinjani (la bise à Mushroom). Enfin, pendant notre croisière dans l’archipel de Komodo, nous avons eu droit à des couchers de soleil sur les volcans environnants. Chaque découverte a été très différente et les expériences diverses, dans des paysages toujours magiques. On se souviendra longtemps du jour qui se lève sur le Bromo, des porteurs de soufre du Kawah Ijen, du Batur et du Agung qui dominent Bali et de l’incroyable trek sur le Rinjani.
– Les fonds marins. Un peu comme les volcans, les fonds marins sont impressionnants en Indonésie. Robin y a fait ses plus belles plongées ! J’ai aussi été gâtée en snorkeling : poissons à foison, nage avec des tortues aux Gili, avec des raies mantas à Komodo (il y avait aussi plein de tortues à Komodo, mais on préfère les mantas !).
– L’hindouisme balinais. Dans nos précédents articles, nous disions que nous n’avons pas vraiment apprécié Bali. Il y a toutefois une chose que nous avons adorée : la pratique de l’hindouisme balinais. La journée est rythmée par des offrandes faites à la main, souvent avec de jolies fleurs. Lors des cérémonies, tout le monde porte les habits traditionnels, élégants et colorés. À Ubud, nous avons assisté à un spectacle de danse racontant le Râmâyana, un des textes fondateurs de l’hindouisme. C’était une superbe représentation, à l’image de la culture religieuse de Bali.
– Pas de cinquième plus…
Nos – en Indonésie :
– Un budget mal estimé et un mauvais rapport qualité/prix. L’Indonésie est clairement le pays au moins bon rapport qualité/prix que nous avons visité. Certes, les prix sont plus élevés au mois d’août, mais c’est parfois très exagéré. Notre arrivée en Indonésie a coïncidé (par hasard) avec la décision de notre date de retour en France, ce qui nous a permis de faire un peu moins attention au budget. Si cela n’avait pas été le cas, nous aurions certainement dû écourter notre séjour. Le budget mal estimé fait également partie de nos « moins » en Malaisie (nous étions aussi en haute saison), mais l’Indonésie a été bien pire ! À cela venait s’ajouter quotidiennement l’attitude des locaux habitués aux dollars des Australiens et aux pourboires des Chinois. Une nuit d’hôtel en Indonésie nous coûtait souvent plus que la totalité de nos dépenses journalières (hôtel, nourriture, transports, visites et divers) dans tous les pays précédents !
– Les locaux… Comme déjà expliqué, nous n’avons pas apprécié le rapport des locaux face à l’argent des touristes. Nous sommes conscients d’être plus riches qu’eux et du fait qu’ils ont besoin du tourisme pour vivre ; cela est aussi le cas dans tous les pays d’Asie du Sud-Est. L’Indonésie est le seul pays où on nous a demandé des pourboires et où négocier a été un calvaire (l’Indonésie est pourtant un pays où la négociation est coutume et nous n’avons jamais négocié lorsque cela ne se faisait pas). Nous y avons rencontré peu de locaux avec qui nous avons sympathisé. Pourtant, dans tous les pays précédents, nous avions eu un ou plusieurs « au revoir » difficiles (souvent à des familles qui tenaient une guesthouse ou un restaurant) ; ce n’est jamais arrivé en Indonésie…
– Les transports ! Nos déplacements en Indonésie ont été bien plus compliqués que dans tous les pays précédents. À Java, il a fallu réserver sur internet pour prendre le train (plus contraignant que de se pointer dans une gare le jour J). À Bali, il est presque impossible de prendre des bus locaux pour traverser l’île et lorsque nous essayions de se renseigner, nous avions des informations contradictoires. De plus, la circulation dans les agglomérations balinaises s’apparente à celle d’un vendredi soir sur le périphérique parisien : à Kuta Bali, on roulait sur les trottoirs en scooter pour avancer… Plusieurs fois, nous avons eu recours à des voitures privées ou à des taxis pour se déplacer (ce que nous n’avions jamais fait dans les autres pays).
Enfin, les déplacements entre les îles… Pour aller de Bali à Lombok, il est possible de prendre le bateau ou l’avion. Le trajet coûte le même prix (à croire que faire décoller un avion revient au même prix que 50 kilomètres de bateau ; bonjour l’arnaque à touristes…). Nous avons donc pris l’avion, car nous étions proches de l’aéroport et car nous avions de gros doutes concernant la sécurité sur les bateaux. Nous sommes très contents de notre choix, puisque deux touristes sont décédés suite à l’explosion d’un moteur, alors que nous étions à Amed (un des points de départ de ces bateaux). Nous n’avons pris que des petits bateaux publics pour aller de Lombok aux Gili (le principe est simple : chacun achète sa place et le bateau part lorsque 40 places ont été vendues. Patience…).
– Bali ! Au risque d’en étonner plus d’un, nous avons été très déçus par Bali. Avant de partir en voyage, nous n’en avions entendu que du bien. Puis le son de cloche a été plus mitigé lorsque nous avons rencontré des voyageurs qui étaient passés par Bali. Les plages ne cassent pas trois pattes à un canard et les campagnes sont grignotées par une urbanisation archaïque. Comme expliqué plus haut, le budget, les locaux et les transports font que voyager à Bali en sac à dos n’apporte pas grand-chose de plus que la découverte de l’île en groupe organisé (ce qui est décevant quand tu te tapes l’organisation de ton voyage). Hormis les cérémonies, les rites et quelques rizières, on ne retiendra pas grand-chose de Bali.
– Le tourisme. Ce dernier point vient appuyer les précédents. L’Indonésie est très touristique et le développement du tourisme est trop souvent associé à l’argent. Par exemple, le Vietnam est également un pays très touristique, mais les touristes sont noyés dans la masse et il est très facile de sortir des sentiers battus. Nous avons fait 5 jours de moto en Indonésie et, à 3 reprises, nous avons dû rebrousser chemin, car nous ne sommes pas friands de l’accueil par des regards noirs et des machettes… La Thaïlande est aussi très touristique, mais les Thaïs restent bien plus accueillants. Siem Reap au Cambodge est une ville dédiée au tourisme de masse et aux temples d’Angkor, mais malgré cela, nous avons été accueillis avec une gentillesse inégalable dans notre guesthouse et dans un restaurant, où nous sommes allés dîner chaque jour.
Tout ça pour dire que nous n’avons pas accroché avec les Indonésiens et leur approche du tourisme ; les bières pas chères plaisent aux Australiens, tandis que les sites touristiques immanquables plaisent aux Chinois (+Taiwanais, Coréens, Japonais ; une photo et puis s’en vont).
Nos lieux coup de cœur (par ordre de visite) :
– Le Kawah Ijen, pour l’ambiance surnaturelle et les porteurs de soufre
– Le Rinjani, pour la beauté des paysages
– Gili Meno, pour ses tortues et sa tranquillité
– Les plages du Sud de Lombok, belles et désertes
– Le parc national de Komodo, pour ses nombreuses îles et ses fonds marins
Ce bilan de l’Indonésie est donc mitigé. Le pays est magnifique, la diversité des paysages est dingue, MAIS nous n’avons pas eu de coup de cœur avec les Indonésiens. Évidemment, nous avons rencontré des gens très gentils, mais les relations ont toujours été synonymes de business… 🤑 (et le pire, c’est que certains expats ont le même comportement !). C’est la première fois du voyage où nous avons été gênés par ce rapport à l’argent. C’est désagréable d’être vu comme un portemonnaie sur pattes (surtout quand tu as un budget limité). Heureusement, ce n’était pas le cas de toutes nos rencontres et encore moins une généralité. Cela n’engage que nous, mais c’est clairement le ressenti que nous avons eu.
Cependant, nous ne sommes pas les deux seuls gros râleurs, puisqu’à plusieurs reprises, nous avons rencontré des voyageurs du même avis. On comprend un peu mieux les voyageurs rencontrés au Laos, au Cambodge ou au Vietnam, qui n’ont pas apprécié l’Indonésie et plus particulièrement Bali.
Malgré ce bilan en demi-teinte, on rêve d’aller au Sulawesi et de naviguer dans l’archipel de Raja Ampat, car l’Indonésie est un pays aux mille facettes, avec plus de 1 000 îles habitées (et plus de 16 000 îles désertes ou avec quelques biquettes !).
2 Commentaires
Trop bonne synthèse, mais il faudra faire une petite sélection des photos et nous les commenter en live à Normandy land😜
bravo pour cette belle fin extraordinaire