Jeudi 29 septembre – Premier jour de trek et nuit dans une famille Pa-oh
Réveil à 6 h 30, pour se préparer et partir à l’agence de trek. Nous retrouvons notre guide, puis partons en voiture au départ de la rando. Nous commençons la marche à 9 h et, dès les premiers pas, nous traversons des champs de chou, de gingembre, de piment, de tomate, de maïs, etc. Notre guide nous explique plein de choses, nous avons un super feeling avec lui. Nous marchons à bon rythme, sans faire de pause toutes les heures (contrairement à notre trek à Sapa !).
Les paysages sont verts, ça sent bon, c’est très agréable. Nous croisons quelques femmes Pa-Oh, l’ethnie majoritaire de la région. Elles travaillent dans les champs, avec leur joli turban rouge ou orange, sur la tête. Nous faisons une pause dans un village Pa-Oh, où nous sommes accueillis par deux femmes en train de tisser en habits traditionnels. Ce sont elles qui accueillent les touristes de passage. Nous reprenons la marche et continuons à travers les champs et les rizières. De nombreux locaux travaillent la terre, où tout se fait à la force de l’homme et des bœufs. Vers midi, nous nous arrêtons pour déjeuner dans une famille. C’est délicieux et très copieux.
En quittant le village, notre guide nous propose de choisir entre le chemin habituel (celui que prennent les touristes) et un autre chemin plus long, mais plus beau. Nous optons sans hésiter pour la seconde proposition, car il n’y a (normalement) qu’une demi-heure de marche en plus. Nous sortons rapidement du chemin et coupons à travers champs… puis à travers rizières ! Nous marchons parfois en équilibre sur de fines rigoles de terre qui retiennent l’eau, c’est périlleux !
Après une grosse heure de marche intense, nous n’avons quasiment pas avancé sur la carte. Il reste plus de 10 km à vol d’oiseau jusqu’à notre destination. On commence à se dire que la première solution était peut-être une meilleure idée. Il se met à pleuvoir, le guide nous annonce qu’il faut que l’on se dépêche avant qu’il y ait trop de sangsues… Nous finissions par sortir des rizières et retrouvons un vrai chemin, mais sur quelques centaines de mètres seulement ! Nous repartons ensuite à travers champs, puis sur un chemin très boueux. Lors d’un passage délicat, Robin s’enfonce le pied droit dans la boue. Gros fou rire pour tout le monde. Quelques minutes plus tard, le guide s’enfonce à son tour et perd ses deux claquettes (oui, il marche en claquettes…). Il doit les repêcher avec son bâton. Nous sommes tous pliés de rire. Nous retrouvons un semblant de chemin, puis retournons dans la boue. C’est l’occasion pour Robin de glisser et de s’enfoncer à nouveau dans la boue (le pied gauche cette fois). Troisième gros fou rire général ; j’ai plus mal aux abdos qu’aux jambes ! Il pleuviote, la fatigue arrive, la marche s’avère (beaucoup) plus longue et plus compliquée que prévu, mais nous sommes HEUREUX !
Nous continuons à travers les champs de céréale, de gingembre, de chou et la pluie finit par s’arrêter. C’est assez fatigant, car nous devons faire attention à chacun de nos pas. Après plus de 7 h de marche et au moins 20 bornes (dont la moitié dans les champs), nous arrivons à notre homestay juste avant la tombée de la nuit. Nous sommes accueillis par un couple et leur fille. Ils vivent tous les trois dans une maison traditionnelle (en bois et bambou uniquement), avec leur vache (800 $ la bête) attachée au rez-de-chaussée. Le premier étage est composé de deux grandes pièces à vivre (une cuisine-chambre et un salon-chambre-salle-à-manger-salle-de-bain). Le rez-de-chaussée est réservé à la paille, aux outils et aux récoltes. L’intérieur est sombre et enfumé, mais on s’y sent bien.
Nous nous lavons dehors avec un seau d’eau, puis prenons nos quartiers. Nous mangeons un repas cuisiné par le guide et l’homme de maison, qui nous rejoignent ensuite pour partager du… whisky ! Nous parlons de notre voyage, le guide est très curieux et pose beaucoup de questions. Le père de famille est comme un enfant. Il hallucine complètement lorsque nous lui montrons des photos sur nos portables. Nous passons un très bon moment et rigolons beaucoup, puis allons nous coucher vers 21 h. Nous dormons dans la même pièce que la mère et sa fille. Le guide et le père dorment à côté, dans la cuisine ! Superbe journée !
Au milieu de la nuit, nous avons envie d’aller aux toilettes (au fond du jardin bien sûr). Nous ne voulons pas faire de bruit et nous n’arrivons pas à sortir de la maison. Finalement, après plusieurs tentatives, nous nous apercevons qu’un chien dort devant la porte. Nous essayons de le pousser, mais il ne bouge pas d’un centimètre. Les femmes dorment dans la même pièce et nous retenons un fou rire. Cela dure près de 10 minutes et nous finissons par réussir à enjamber l’animal à l’aller et au retour ! Le lendemain, le guide nous explique que ce chien dort là toutes les nuits et qu’il fait semblant de dormir pour ne pas bouger !
Vendredi 30 septembre — Deuxième jour de trek et arrivée au Lac Inle
La mère et la fille se lèvent avec les premières lueurs du jour, à 5 h 30. Nous nous réveillons doucement, après une des meilleures nuits du voyage. Robin sort faire un tour dans le village pendant que je profite de la chaleur de mes trois couettes (il fait froid la nuit). Le village est déjà réveillé et tout le monde s’active. Des femmes pilent des graines de haricots pour en faire de la farine, d’autres font des offrandes, les hommes sortent les animaux, beaucoup partent travailler dans les champs. Nous prenons un petit-déjeuner gargantuesque et remercions chaleureusement notre famille d’accueil. Le père nous demande avec beaucoup de sincérité si nous avions apprécié sa maison et nous sommes contents de lui répondre que oui, nous l’avons adorée !
Nous prenons la route, traversons le village, puis le chemin s’enfonce dans la campagne. La marche est très facile par rapport à hier. Nous rencontrons plus de gens que la veille, les villages sont de plus en plus développés. Nous croisons une rampe de lancement de missiles locaux (il y en a une centaine dans la région). Elles sont utilisées pendant le festival des « rockets », une fête traditionnelle qui a lieu pendant la saison des pluies (pour éviter les incendies). Les villageois fabriquent eux-mêmes les fusées en bambou et les tirent dans le ciel comme des missiles lors de cérémonies festives.
Après une dizaine de kilomètres, nous voyons apparaître au loin, le lac Inle. Nous mettrons encore deux heures à le rejoindre sous un soleil de plomb. Nous déjeunons dans un des restaurants qui accueille les touristes en fin de trek, puis partons prendre une barque pour traverser le lac et atteindre Nyaung Shwe, la principale ville touristique du lac Inle.
C’était un petit trek de deux jours seulement (mais quand même une quarantaine de kilomètres). Nous avons eu le meilleur guide du voyage. Les paysages sont magnifiques et les Birmans accueillants. Un trek de RÊVE !
4 Commentaires
déjà fini !! on aimerait continuer à voyager.avec vous et bravo pour la marche dans les rizières….
ça se lit très bien, comme un roman d’aventures ! Bravo !
Bonjour, j’ai découvert votre site en préparant mon voyage en Birmanie dans 3 semaines :-).
Auriez vous les coordonnées de votre guide? Faut il passer par une agence?
Bien à vous.
Véronique
Bonjour Véronique, merci pour votre commentaire !
Nous avions trouvé notre guide par l’agence Sam’s Family. Nous n’avions pas envie de passer par une agence si importante (un très gros business…) mais en basse saison touristique, nous n’avions pas trouvé mieux. Nous avions opté pour la formule 2 nuits/1 jour avec un guide privé pour tous les deux. Notre guide était vraiment super et a apporté une vraie plus-value au trek.
Vous pouvez le contacter directement :
Kyaw Min
Tel: +95 942-836-5629
Mail : kyawmin2016@gmail.com
Instagram (on est sur qu’il fonctionne toujours) : http://instagram.com/kyawmintrekking
On vous souhaite un très bon voyage en Birmanie !