Mardi 4 octobre — Découverte de Hsipaw
La nuit dans le bus est interminable, il fait froid et ça tourne beaucoup. Nous arrivons à Hsipaw à 4 h 30 du matin. Les quelques touristes qui étaient dans le bus sont attendus par le tuk-tuk de Mr Charles (qui détient plusieurs hôtels et organise la majorité des treks). Suite à des avis négatifs le concernant, nous avons fait les rebelles et avons réservé un hôtel qui ne lui appartient pas. Nous nous retrouvons donc seuls, dans la nuit noire… mais trouvons facilement notre hôtel. Bien que tout soit éteint, nous poussons la porte et réveillons (sans faire exprès) le réceptionniste qui dort derrière le bureau. Nous attendons une petite heure dans le hall avant de prendre notre chambre et finir notre nuit.
Vers 9 h, nous cherchons de quoi petit-déjeuner. C’est un peu la galère, nous nous rabattons sur des Choco-Pie (nos gâteaux préférés depuis le Cambodge !). Malheureusement, ils sont fondus, périmés et pas bons du tout. Nous essayons de nous organiser pour la journée, et pour la suite du voyage. Nous n’avons rien organisé pour la Birmanie, et c’est assez long de trouver les infos (notre guide du Routard est pourri et les blogs de voyage sur la destination assez rares).
Nous ressortons vers midi pour déjeuner. Hsipaw est une ville peu touristique, surtout en ce moment (basse saison touristique + conflits armés dans la région). Les étrangers se concentrent dans un ou deux hôtels et quelques restaurants situés assez loin du nôtre (tout devient loin par cette chaleur !). Nous préférons économiser nos pas et atterrissons dans un resto très typique. On ne comprend pas grand-chose, mais on nous sert des morceaux de poulet avec une dizaine d’autres accompagnements. On ne sait pas vraiment ce qu’on mange et ce n’est pas fou, du coup on compense avec du riz blanc (vivement la crème fraiche !).
Nous partons ensuite à la découverte de la ville, en commençant par la gare ferroviaire. Elle n’est pas bien grande et des centaines de sacs de thé posés sur le quai embaument les environs. Nous cherchons des informations pour prendre le train d’ici 2 ou 3 jours, mais personne ne parle anglais et le chef de gare n’est pas du tout compréhensif (c’est le premier birman peu avenant !). D’après le peu d’informations que nous arrivons à obtenir, il faut revenir le jour J, une demi-heure avant le départ du train.
Nous avons repéré une fabrique de nouilles sur notre GPS. Nous la trouvons après une petite marche et quelques litres de sueur en moins. Une petite dizaine d’hommes travaillent dans un atelier qui s’organise autour d’un feu à bois alors que la température de l’air dépasse les 35°C. Ils font tout de A à Z, avec un rythme soutenu et nous invitent à rentrer faire des photos. C’est super sympa, mais on repart avant de terminer en soupe de nouilles.
Nous repartons vers le Nord en direction du « Little Bagan » (un quartier de la ville avec des temples). Nous arrivons à un grand stûpa doré, à côté d’un monastère en bois et en bambou. Nous prenons un joli petit chemin ombragé qui nous fait passer à côté d’anciens stûpas. En chemin, nous faisons une pause chez Mrs Popcorn Garden. C’est un jardin avec « un resto pour touristes ». Nous en profitons pour boire plus d’un litre d’eau chacun et siroter des jus de fruits.
Nous repartons en direction du Palace Shan, l’ancienne résidence du roi de l’État Shan. Nous faisons le tour de la maison un peu défraîchie, avec son vieux terrain de tennis recouvert de végétation et sa piscine asséchée. La maison est jolie, mais nous n’en faisons le tour que de l’extérieur. Après cette visite rapide, nous continuons notre tour de Hsipaw. C’est l’heure de la sortie de l’école et les enfants se prêtent au jeu des photos.
Nous faisons une escale à la Mr. Charles Guesthouse pour prendre des infos sur les treks et les balades à la journée. Les prix sont exorbitants (60 000 kyats par personne, soit 43 € pour 5 h d’excursion…). Nous décidons donc de ne pas faire de trek. Nous n’avons pas spécialement envie de payer pour traverser des villages avec des habitants armés, alors qu’on peut se balader seuls aux alentours de la ville.
Nous rentrons à l’hôtel pour emprunter deux vélos et aller au Sunset Hill, un point de vue réputé pour le coucher du soleil. Nous ne sommes pas ravis de pédaler au milieu du trafic hasardeux, mais la location de scooter est interdite par le gouvernement birman dans la plupart des régions (et qui dit interdiction, dit aussi pas de prise en charge par l’assurance).
Nous pédalons en direction de la colline. Nous traversons la ville et le fleuve, avant d’entamer une montée d’un 1,5 km. C’est rude, nous arrivons suants comme jamais (glamour bonjour). En haut, quelques touristes venus avec un chauffeur-guide ou… en scooter. La vue sur toute la plaine est très jolie et donne envie d’aller se perdre dans la campagne ! Dès que le soleil disparaît derrière les montagnes, nous redescendons en serrant nos (très mauvais) freins au maximum et en espérant qu’ils ne lâchent pas !
Nous allons ensuite diner au Club Terrasse (resto pour touristes) des currys absolument délicieux. Nous rentrons et prenons notre troisième douche de la journée ! Dodo !
Mercredi 5 octobre — Balade autour de Hsipaw et magnifique cascade
Réveil à 7 h pour partir en balade. Nous patientons plus d’une heure, car il pleut… Heureusement après la pluie, le beau temps et nous commençons à marcher à 8 h 45 sous un soleil déjà brulant ! Le parapluie nous sert d’ombrelle. Nous passons près de la gare, longeons la voie ferrée (on sait que ce n’est pas bien, mais c’est la Birmanie !), puis bifurquons sur un chemin au milieu des champs et des rizières. Nous alternons entre chemin, boue, hautes herbes. Nous crevons de chaud et faisons des pauses sous les quelques arbres que l’on croise. C’est super joli et surtout très calme.
Nous traversons ensuite un cimetière shan et chinois, puis la décharge publique (au pas de course). Derrière, la vue est magnifique : cabanes au milieu des champs, rizières vertes, et au loin, la cascade Nam Tuk, notre objectif ! Quel bonheur de se balader sans guide. Merci le GPS communautaire hors ligne Maps.me !
Nous passons plusieurs petits ponts en bambou, croisons des buffles dans la rivière, de belles maisonnettes en bois et des Birmans au travail dans les champs. Nous arrivons finalement à la cascade. Elle est magnifique ! Il y a un peu d’ombre pour se poser et la cascade rafraîchit l’air, ce qui rend la pause très agréable.
Nous repartons par le même chemin. En s’approchant de la ville, nous quittons les champs et bifurquons sur une route. Nous arrêtons une petite camionnette-taxi et gagnons une heure de marche (pour 80 centimes !). Nous prenons un déjeuner tardif dans un petit resto au bord du fleuve, où nous goutons la fameuse soupe shan (nous sommes dans l’état Shan, une subdivision de la Birmanie où l’ethnie majoritaire est les Shans). C’est délicieux ! Nous y retournons pour diner une seconde soupe shan après un tour en ville et une petite pause à l’hôtel, pour bosser sur le blog et trier les photos. Nous nous couchons tôt, car le réveil est programmé à 4 h du matin !
Jeudi 6 octobre — Marché Shan de nuit et départ pour Pyin Oo Lwin
Nous nous réveillons donc à 4 h pour aller au marché ! Le marché shan de Hsipaw est un peu particulier, car certains stands sont éclairés à la bougie. Nous sortons dans la rue (le réceptionniste dort toujours derrière son bureau). Il fait nuit noire, c’est très calme et il y a de la brume. Après quelques mètres, nous tombons nez à nez avec un gang de chien (pour une fois ce n’est pas moi qui aie la trouille !). Robin me supplie (ou presque) d’attendre d’autres passants pour continuer. Deux Israéliennes (qui étaient dans notre bus de nuit depuis le lac Inle) arrivent à point nommé. Nous les suivons et arrivons au marché sains et saufs. Il y a quelques stands avec des bougies, mais la plupart s’éclairent à l’électricité. Il y a un peu de tout, poissons et viandes à même le sol, légumes, épices, fleurs, etc. Nous faisons un petit tour et rentrons dormir deux heures.
Malgré cette nuit entrecoupée, nous nous levons tôt pour faire nos sacs et rejoindre la gare ferroviaire. L’objectif de la journée est de prendre le train quotidien pour Pyin Ol Lwin, afin d’emprunter le fameux viaduc de Gokteik. Imaginez, un viaduc construit par les Anglais en 1899 et livré avec un certificat de garantie de 60 ans, à 270 m de haut entre deux montagnes, le tout au-dessus d’une jungle et de mines antipersonnelles (deuxième cadeau des Anglais…) !
La suite au prochain épisode !
2 Commentaires
j’ai enfin pris le temps de lire ce dernier article !!! Toujours aussi chouette !!!
J’adore !!
Encore de belles découvertes ; merci !